
Que vous soyez investisseur immobilier au Maroc, salariés ou retraités installés au Maroc, multiples sont les raisons d'ouvrir un compte dans une banque marocaine.
Si l'ouverture d'un compte n'est pas obligatoire dans le cadre d'une installation au Maroc, elle est rapidement rendue nécessaire pour les opérations du quotidien.
La procédure d'ouverture est relativement simple. Quelques spécificités du système bancaire doivent toutefois être connues pour optimiser la gestion de vos comptes, notamment si vous avez à la fois des ressources françaises et marocaines.
Voici comment ouvrir un compte au Maroc.
Zoom sur l’ouverture d'un compte hors zone SEPA
Le Maroc n'est pas dans la zone SEPA ; zone regroupant 33 des pays de l'Union européenne zone euro, de l'Union européenne hors zone euro et de l'AELE (Association européenne de libre-échange).
Les frais pour les transferts d'argent hors la zone SEPA peuvent être particulièrement élevés. Renseignez-vous dans votre banque d'origine, auprès de votre conseiller clientèle, du coût des services internationaux.
Les frais de transfert de votre banque d'origine à la banque marocaine peuvent donc être également particulièrement élevés, notamment en cas de transfert de somme importante pour un achat immobilier, par exemple.
Parmi les nombreuses banques au Maroc, beaucoup sont des filiales de banques françaises. Aussi, prenez contact avec votre banque d'origine ; en cas de partenariat, l'ouverture du compte peut être facilitée et les frais diminués.
La monnaie locale est le dirham. Outre les frais des services internationaux, vous serez exposé au taux de change.
1. Choisissez entre un compte en dirham convertible et non convertible
Vous aurez à opter entre un compte en dirhams convertibles et un compte en dirhams non convertibles, réservé uniquement aux détenteurs d'une carte de séjour.
Le compte en dirhams convertibles
Le compte en dirhams convertibles est alimenté en devises ; il permet d'effectuer les opérations en dirhams au Maroc et d'opérer des transferts de devises à l'étranger.
Ce compte est le plus pratique si vous avez des intérêts à la fois au Maroc et en France.
À noter : vous ne pourrez déposer des sommes que dans la devise d'ouverture du compte. Si vous ouvrez un compte en euro et que vous êtes payés en dirhams, vous ne pourrez pas déposer vos espèces en dirhams.
Le compte en dirhams non convertibles
Le compte en dirhams non convertibles est réservé uniquement au détenteur d'une carte de séjour. Vous ne pourrez pas faire de virement étranger avec ce compte, contrairement à celui en dirhams convertibles.
Les transferts d'argent pourront donc engendrer des frais importants. Avant de choisir entre ces deux comptes, étudiez précisément les opérations bancaires que vous aurez à faire.
À noter : aucune législation ne vous interdit de posséder plusieurs comptes. Ainsi si vous êtes titulaire d'une carte de séjour, vous pourrez ouvrir différents comptes.
2. Choisissez votre banque marocaine
Vous constaterez la présence d'un certain nombre de filiales étrangères de banque française au Maroc. Contactez éventuellement votre conseiller financier ; l'ouverture d'un compte marocain dans une filiale de votre banque en France peut vous faciliter les démarches.
Que vous optiez pour une filiale de votre banque ou un autre établissement, privilégiez la proximité géographique. La plupart de vos opérations courantes et vos dépôts ne pourront, dans la plupart des cas, être réalisés uniquement au niveau du guichet où vous avez ouvert votre compte.
3. Réunissez les documents nécessaires à l’ouverture d’un compte
Chaque situation étant particulière, vérifiez auprès de l'établissement quels sont les document que vous devez fournir.
Toutefois, vous pouvez déjà préparé:
- votre carte de séjour ;
- ou votre passeport ou justificatif d'identité en cours de validité ;
- un justificatif de domicile ou un bail légalisé.
4. Renseignez-vous sur le fonctionnement de votre compte
Que vous optiez pour un compte en dirhams convertibles ou non convertibles, vous pourrez disposer de :
- relevé de compte ;
- un chéquier et une carte de débit ;
- prélèvements automatiques ;
- la domiciliation bancaire de vos revenus.
Les commerçants peuvent prendre une commission lors de vos paiements par carte bancaire ; demandez au commerçant si une commission est prélevée avant chaque transaction.
5. Déclarez votre compte à l'administration fiscale française
Les contribuables domiciliés en France doivent déclarer à l'administration fiscale les comptes « ouverts, détenus, utilisés ou clos » à l'étranger (article 1649 A du CGI). Cette nouvelle formulation, issue de la loi n° 2018-898 du 23 octobre 2018 relative à la lutte contre la fraude, englobe, depuis le 1er janvier 2019, les comptes inactifs ou acquis suite à une donation ou à un héritage.
Le montant des sommes détenues sur le compte ne vous sera cependant pas demandé. Retrouvez le formulaire de déclaration sur le site impots.gouv.fr. Si vous ne le faites pas, vous encourez une amende de 1 500 € par compte non déclaré.
Bon à savoir : si un contribuable ne déclare pas ses avoirs détenus sur des comptes à l’étranger et dans l’hypothèse où, au cours de l’année, le montant des avoirs détenus sur ces comptes est supérieur à 50 000 €, l’administration fiscale peut redresser le contribuable pendant 10 ans, contre 3 auparavant. Ce seuil de 50 000 € tient compte du total des soldes créditeurs des comptes ouverts à l’étranger sur l’ensemble de l’année, et non plus à la seule date du 31 décembre (instruction Bofip du 22 mai 2019).
De plus, si l’administration fiscale vous adresse un rappel pour vous contraindre à déclarer un compte détenu à l’étranger pour lequel vous n’avez pas rempli vos obligations déclaratives, vous vous exposez à une majoration de 80 % de l’impôt normalement dû. Cette majoration s’applique à l'impôt sur le revenu, l'impôt de solidarité sur la fortune et les droits de mutation à titre gratuit.
À noter : dans le cadre du renforcement de la lutte contre la fraude, la loi n° 2018-898 du 23 octobre 2018 a créé une amende pour les professionnels du conseil juridique, financier et comptable, ou détenant des biens ou fonds pour le compte d'un tiers, qui ont intentionnellement fourni à leur client une prestation visant à constituer une manœuvre frauduleuse (article 1740 A bis du Code général des impôts). Cette amende correspond à 50 % des revenus tirés de la prestation fournie sans pouvoir être inférieure à 10 000 €.
Bon à savoir : l'amende proportionnelle de 5 % pour les comptes non déclarés au 31 décembre dont le solde d'une année dépasse 50 000 € a été supprimée au 24 juillet 2016.