Bimétallisme

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Zoom sur des pièces

Le bimétallisme est un système monétaire dans lequel deux métaux, généralement l’or et l’argent, servent de monnaie en parallèle.

Ce système suppose que les deux étalons possèdent un rapport légal et fixe d’échange.

Le bimétallisme a été utilisé dans de nombreux pays (France, États-Unis, Belgique, Suisse, Italie). Nos explications.

Histoire du bimétallisme

Au VIe siècle avant J.-C., Crésus roi de Lydie aurait été le premier monarque à émettre une monnaie d’argent et une monnaie d’or pur, à en croire l’historien Hérodote.

Rappel : cet usage s’est ensuite répandu au Moyen-Orient et en Grèce avec des monnaies qui pouvaient être frappées sur des métaux moins nobles (bronze et argent).

Sous l'Empire romain, l’aureus (en or) et le sesterce(orichalque, puis en argent) ont coexisté.

À noter : un aureus permettait d’obtenir + ou - 100 sesterces.

Au XVIe siècle, le rapport entre l'or et l'argent se situait entre 12 et 17 (il fallait de 12 à 17 kg d’argent pour obtenir 1 kg d’or).

En France, la loi du 17 germinal an XI (7 avril 1803) disposait que l’or devait avoir un rapport d’échange de 1 pour 15,5 avec l’argent.

Les systèmes bimétalliques ont fini par disparaître vers la fin du XIXe siècle, car l’or disparaissait de la circulation.

Bon à savoir : en France, il a officiellement disparu en 1928.

Bimétallisme : principe et limites

Selon la « loi de Gresham », lorsque 2 monnaies légales sont en circulation dans un pays, la mauvaise monnaie (celle qui se déprécie) chasse la bonne (celle qui s’apprécie)

Bon à savoir : en pratique, la circulation de l'argent s’accroît tandis que celle de l'or se raréfie, car il est thésaurisé.

Progressivement, l'instabilité du système bimétallique a abouti à un monométallisme or.

C’est Sir Thomas Gresham, un financier au service de la couronne d’Angleterre, qui a été le premier à expliquer les raisons de cette tendance au XVIe siècle. Selon lui, lorsque 2  monnaies circulent, celle qui inspire le moins confiance est utilisée, alors que l’autre finit dans les bas de laine.

Rappel : si le monométallisme s’est imposé, il a d’abord profité à l’argent jugé plus précieux que l’or, car plus rare.

Avec la découverte des mines d’or de Californie (1848) et d’Australie (1851), la production de métal jaune a en effet augmenté considérablement, si bien que l’or, abondant, finit par être assimilé à la « mauvaise » monnaie. Les pièces d’argent disparurent alors de la circulation.

La situation s'inversa après la découverte de mines d’argent productives, aux États-Unis, en 1870. Le marché fut alors submergé par les exportations d’argent en provenance du Nevada et l’or reprit la vedette.

Exemple du bimétallisme français

Dans le cadre du bimétallisme français, le franc germinal (instauré en 1803) était référé à la fois à l’or et à l’argent. Le rapport légal entre métal jaune et métal gris était de 15,5 unités d’argent pour 1 unité d’argent. Ainsi 15,5 kg d’argent permettait par exemple d’obtenir 1 kg d’or.

Au fil du temps, le rapport a fini par se distendre, l’argent, considéré comme une « mauvaise » monnaie perdant de la valeur par rapport à l’étalon or.

Au final, seules les pièces en argent circulaient, ce qui aboutit à la fin du système.

Le bimétallisme était encore d’actualité durant la guerre de 14-18. Il a définitivement été abandonné avec la loi du 25 juin 1928 affirmant officiellement le monométallisme et le primat de l’étalon or.

Bon à savoir : selon certains experts le système bimétallique aurait survécu si le cours entre les 2 étalons métalliques était resté flottant, le marché établissant alors de lui-même l’étiage entre or et argent plutôt que de subir un cours « forcé ».

 

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