Monnaie centrale

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Coffre fort de banque

La monnaie centrale est la monnaie créée par une banque centrale.

Elle représente le montant global des pièces et des billets émis, auquel s'ajoutent les sommes que les banques de « second rang » (banques commerciales) ont placées auprès d’elle au titre des réserves obligatoires.

En Europe, c’est la BCE (Banque centrale européenne) qui crée la monnaie centrale.

BCE et monnaie centrale

Sur le vieux continent, la banque des banques est la BCE et la monnaie centrale, l’euro.

Le système bancaire est organisé selon un principe hiérarchique qui place les banques de second rang (BNP, Société Générale, etc.) sous l’autorité d’une banque centrale.

Les banques de second rang sont dans l’obligation de détenir, auprès d’elle, un compte dont le solde est obligatoirement positif. L’argent immobilisé sur ces comptes est appelé « monnaie de banque centrale » ou encore « monnaie centrale ».

Bon à savoir : la monnaie que les banques de second rang immobilisent au titre des réserves obligatoires ne fait pas partie de la « masse », mais de la « base monétaire ».

Monnaie centrale : composition de la base monétaire

La base monétaire, autre nom de la monnaie centrale, désigne les réserves des banques commerciales déposées dans les coffres de la BCE auxquelles on ajoute l'ensemble des pièces et des billets en circulation.

Bon à savoir : aujourd’hui la monnaie fiduciaire (billets, pièces) ne représente que + ou – 10 % de la masse monétaire. Pour l’essentiel, ce sont les banques commerciales qui sont créatrices de monnaie à travers les crédits accordés à leurs clients. Immatérielle, circulant via les chèques, les cartes de crédit, etc., cette monnaie est dite scripturale.

Les économistes désignent la base monétaire sous le nom d’agrégat « MO ».

Si « MO » est la pierre angulaire de la masse monétaire, ce n’est pas sa seule composante.

La masse monétaire d’un pays (ensemble des moyens de paiement en circulation qui peuvent être convertis en liquidités) se mesure à travers une série d’agrégats :

  • « MO » qui, on l’a vu, correspond à la monnaie centrale crée par la BCE (monnaie fiduciaire + réserves des banques) ;
  • « M1 », soit l’ensemble des liquidités (billets, pièces, etc.) ;
  • « M2 » qui rassemble M1 + le crédit à court terme : dépôts à terme inférieur à 2 ans ou assortis d'un préavis de remboursement inférieur ou égal à 3 mois (CEL, CODEVI, livret d'épargne populaire, etc.) ;
  • « M3 » qui élargit M2 aux instruments négociables sur le marché monétaire émis par les institutions financières monétaires : soit, les dépôts à terme d'une durée supérieure à 2 ans, les OPCVM monétaires, les certificats de dépôt, etc. ;
  • « M4 » qui ajoute à l’agrégat M3, les Bons du Trésor, les billets de trésorerie et les bons à moyen terme émis par les sociétés non financières.

BCE et création de la monnaie centrale

Une banque centrale peut agir sur la quantité de monnaie en circulation dans l'économie de 2 manières :

  • En obligeant les banques à augmenter les réserves obligatoires qu’elles placent auprès d’elle. Si ces réserves de monnaie centrale sont alourdies, le volume de crédit distribué par les banques de second rang diminue. Elles ont en effet moins d’argent à distribuer sous forme de crédit, et inversement.
  • En modulant son offre de monnaie centrale. Pour y parvenir, elle peut jouer sur plusieurs curseurs, dont son taux directeur, celui auquel les banques empruntent de l’argent à ses guichets pour se refinancer.
  • En mars 2016, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ce taux central à zéro pour la première fois de son histoire.

Avec ce taux nul, elle a en quelque sorte augmenté son offre de monnaie centrale en permettant aux banques de se financer sans frais auprès d’elle.

Elle a également abaissé à - 0,40 % le taux « plancher » auquel les banques en situation d’excédent de trésorerie placent leurs liquidités dans ses coffres. Dorénavant, quand une banque lui confie 100 euros d’excédent, elle perd 40 centimes d’euros. Cette disposition pénalise les liquidités dormantes.

Enfin, la BCE a porté ses rachats d'actifs à 80 milliards d'euros par mois, injectant ainsi des tombereaux de liquidités dans les caisses de banques et d’entreprises sur lesquelles elle table pour relancer la croissance.

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